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GRP 80km

Publié le par adrenaline2fr.over-blog.fr

Des mois que j'y pense, des nuits que j'en rêve. Les Pyrénées, raides, sauvages. Que vaudront mes sorties d'entraînement de 60m D+ max ??? Suis-je prêt ? Le programme est clair, le profil implacable.

Profil-GRP-copie-1.jpg

Après un mois de Juillet intense en entraînement, je terminerai ma préparation dans les Corbières et très peu dans les Pyrénées comme je l'avais souhaité au début. J'en profite tout de même pour me tester sur l'ascension du Pic du Canigou début Août : 2100m D+ et un bon rythme tout le long, je suis rassuré.

15 jours de relâche et je pars reposé et confiant pour Vielle-Aure. Je suis tout seul sur cette course mais je ne tarderai pas à faire des rencontres : mon pote Patrice qui retente l'expérience après avoir abandonné l'an dernier;  Grégoire, coureur de la région d'Angers, repéré au briefing avec sa pub B-Sport (sponsor qui offrait les tee-shirts aux vainqueurs de l'Adrénaraid), avec qui je ferai une bonne partie de la course; ET, INCROYABLE, des participants de l'Adrénaraid 2011 (équipe RADO 79 !!!) qui portent le BUFF rose.

Dawa Sherpa est bien présent sur la ligne et c'est le seul moment où j'ai une chance de l'apercevoir :)

5h00 : départ de la course. 1 à 2 km pour sortir du village, et le petit déj fraîchement avalé me rappelle de ne pas partir trop vite. D'autant qu'on attaque directement par 1500m de montée au Col du Portet. Je monte sagement dans la masse. Comme d'habitude, la file de frontales est superbe. On atteint la crête aux premières lueurs du jour.

J'enfile la veste rapidement et j'enchaîne d'un bon pas vers le col. J'ai lâché Patrice depuis un moment, je ne le reverrai plus de la journée. J'apprendrai plus tard qu'il terminera en un peu plus de 25h, au bout de l'effort mais finisher cette fois-ci.

Passage au Col du Portet, 2215m

               

CP1 : Merlans, 11,6 km, 7h37, 2h37 de course

Tout va bien, je prends mon ravito tranquillement. Soupe, jambon, fromage, saucisson, histoire de ne pas taper dans les réserves persos pour le moment.

Je repars avec des coureurs du Pays Basque qui ont l'expérience de l'an passé. On attaque la deuxième difficulté du jour : le Col de Bastanet, 2507m. Petite montée de piste de ski, puis longue trace dans les cailloux (peu de place pour courir)

et bon pierrier pour finir. Toujours du monde sur cette section. Je laisse les basques à leur pause naturelle, on se retrouvera bien plus tard.

 

J'entame alors la desente vers le CP2 à Artigues. Je connais bien cette portion pour avoir souvent randonné dans le coin. Descente en courant mais en en gardant sous le pied. Grégoire, le coureur d'Angers me rattrape et on decide de rester ensemble. Petite pause devant la cascade d'Artigues.

CP2 - Artigues, 29.8km, 10h37, 5h37 de course

Je pensais passer en 6-7h. Une surprise donc, mais cette descente trop rapide me coûtera...
Ravitaillement : même chose qu'au CP1, coca en plus. Je recharge la poche à eau, je m'étire. On reste 15 minutes et on démarre la 3ème difficulté.

Col du Sencours, 1100m+

Le chemin le long de la cascade est raide d'entrée. Il faut retrouver un rythme après la pause, et je pars trop vite en voulant suivre Greg. Je sens les cuisses qui crampent (comme d'hab, juste au dessus du genou). J'ai pourtant mangé et bu suffisamment, pris mes antioxydants... :(

Je laisse Greg monter à son allure, je ralentis et je soulage les cuisses en poussant sur les bâtons. Ca semble être la bonne solution puisque je trouve une allure que je maintiendrais jusqu'en haut, redépassant Greg sur la fin (il faut dire qu'il n'a pas de bâtons)

Col du Sencours, 2378m

Ciel dégagé, vue magnifique, c'est quand même pour ça qu'on vient !!

Ravito, je m'étire, mais pas assez, et on enchaîne par la Montée au Pic du Midi : 3-4 km et 500m D+.
Dès les premiers mètres, les crampes se rappellent à nouveau. Je reprends ma stratégie bâtons et je parviens à rester avec Greg.

Quand la pente s'accentue, je repasse devant. Le final dans les gros cailloux ressemble assez à celui du Canigou. Pas trop dépaysé finalement :)

CP3 : Pic du Midi, 2877m. 39,6 km 14h00, 9h de course

 

Ensuite, descente de 11km, jusqu'au Col du Sencours d'abord (même chemin) puis vers Tournaboup. On fera une pause au col pour reprendre un coup à boire, et j'attendrai quelques minutes pour voir si Patoche arrive. Mais rien. Je croise les doigts pour lui, même si je suis un peu pessimiste (je ne sais pas encore qu'il finira).

La descente se finit dans l'herbe d'une piste de ski. Ca tape au bout des chaussures, un régal !

CP4 - Tournaboup, 50,6km, 15h43, 10h43 de course

Gros ravito. La trace du 160km nous rejoint à cet endroit. Pour moi, ce sera pâtes bolognaises au fromage sous le soleil des estives. Formidable. Les sensations sont bonnes. Je me dis que la descente n'a pas dû arranger mes crampes, mais je laisse ces pensées pour plus tard et je profite du moment pour me changer. Tee-shirt sec, crémage des pieds et changement de chaussettes. On sera resté 20-25 minutes. J'ai aperçu les basques qui repartais quand nous arrivions...

On repars à trois, Greg ayant un accompagnateur pour les 30 derniers kilomètres. Le début de la montée est très cool. Plutôt pas mal pour se remettre en jambes. 700 m D+ jusqu'à la cabane d'Aygues Cluses, puis 300 jusqu'au Col de Barèges.

Le passage dans la zone Natura 2000 est magnifique. Le sentier se rétrécit un peu, devient moins roulant. Je me sens très bien et je décide d'imprimer un rythme soutenu. Je lâche Greg en pensant qu'il me rattrapera dans la descente.

Je suis vraiment bien, sans crampes, et je me dis que je peux arriver avant 23h (18h de course, prévision de départ).

J'arrive à la cabane, reste 1 minute recharger le bidon et je file vers le col.

 

La montée est sèche, les pas plus courts. Je me cale derrière des coureurs pour ne pas être dans le rouge, et les dépasse à mi-pente.

Le col est dans le viseur. Toujours des traileurs en point de mire, toujours envie de doubler.

CP5- Col de Barège, 2469m, 56,5km, 18h21, 13h21 de course

C'était la dernière GROSSE difficulté de l'épreuve. Je suis toujours très bien. Je décide de courir dans la descente, là où la plupart des traileurs marchent. Cette sensation est super agréable. Je regarde la montre. Si je passe avant 20h au CP suivant, je pourrais arriver avant 22h, soit moins de 17h. Je suis sûr que c'est possible. Je double, double et double encore. Pas toujours le temps de voir si ce sont des coureurs du 160 ou du 80. c'est technique, rocailleux. Il vaut mieux faire attention aux appuis. On arrive dans la sapinière et je cours toujours. J'ai la banane, je n'en reviens pas d'avoir la pêche comme ça. Je finis la sapinière avec un gars du 160 qui se fait plaisir à cet endroit, même s'il doit quand même en avoir plein les bottes. Aux abords du Lac de l'Oule, on remonte un peu (200m+ ?). Je pousse toujours sur les bâtons, c'est génial.

 

CP6- Merlans, 65,8 km, 19h54, 14h54 de course

Avant 20h, comme espéré !!! Je décide de ne rester que 5 minutes au ravito. On ne change pas un menu qui fonctionne (soupe-jambon-fromage), j'enfile la veste pour le dernier col et je mets la frontale pour ne pas avoir à m'arrêter dans la descente finale.
Il reste 200m+. Dans la tête c'est fait. Je suis quand même au taquet dans cette ultime rampe. Là-haut, c'est la mer de nuages. Le début de la descente se fait à l'aveuglette. Ne pas louper le balisage maintenant. Ca se dégage au fur et à mesure et je file DRE DANS LE PENTU sur la piste rouge. Aïe aïe aïe !!!! Ca pète les cuisses à chaque foulée. Mais comme marcher me ferait quasi autant mal mais plus longtemps, le choix est vite fait.

Bas de la piste, on rattrape la route, il reste 8 km. Je retire la veste et je me lance à corps perdu sur l'asphalte. Je viens d'avoir Xav et Guif au téléphone (merci encore les gars, qu'est-ce que vous m'avez fait rire au long de cette journée), et Jérem dans la foulée. Je ne peux pas trop parler, parce que j'ai envie de débouler vers l'arrivée. Et les photos...euh, ben on oublie parce que je ne prends plus : plus le temps de dégainer l'appareil. Objectif, moins de 17h. Comme je viens de le dire à Jérem, j'ai 1h20 pour faire 8km, ça devrait le faire.

Passage en sous-bois, très agréable à courir, sombre, à la frontale. J'avale plein de coureurs qui marchent. C'est bon ça. Je reconnais des gars qui desendaient du Pic du Midi quand j'y montais. J'ai refais un sacré retard !!!

Les derniers lacets de la descente sont difficiles, mais j'oublie que j'ai mal et je ramasse des coureurs à la pelle.

2km, arrivée dans le village. Je le traverse à grandes enjambées, j'ai l'impression de courir un 10km !!! Je suis à plus de 12 km/h. Encore 5-6 concurrents dépassés et la ligne d'arrivée est là, les spectateurs aussi. Sur les 200 derniers mètres, on profite de l'ambiance et des applaudissements.

CP7 - Vielle-Aure, 80km, 21h33, 16h33 de course. Le chrono officiel indiquera même 16h31

YESSSSSSIIIII.

Essoufflé, je ne pense pas à prendre une photo à l'arrivée (trop bête ça). Je pensais voir le père de Greg pour faire ça mais il n'était pas là. Assis sur le trottoir, il me faudra quelques minutes pour faire redescendre le coeur.
La voiture garée 300m plus loin me semble très éloignée :)

Merci aux nombreux supporters au téléphone : Carole, Jules, Gaston, Marif, Manue, les Suzanne's Boys (XT&Guif), Jérem, Jean-Philippe, et à Dave et Seb à qui j'ai beaucoup pensé en me disant que si parfois j'en bavais, fallait relativiser...Bravo les guys pour être allés au bout du Mont Blanc, c'est magnifique !

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G
<br /> Hello compagnon de course,<br /> J'adore ton récit qui retrace bien notre belle journée. Le miens est à présent ligne... Ça fait du bien de replonger dedans...<br /> A plus<br /> Greg<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Vraiment: BRAAVVVOOOOO! Je regrette de ne pas être (un peu!) plus jeune...l'année prochaine...j'aurais été des vôtres!<br /> <br /> FOOORR...MIII...DABLE!!!...<br /> <br /> <br />
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